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TRIBUNES ET ARTICLES

Transition écologique : les entreprises pour une accélération collective

Tribune parue dans La Tribune Dimanche,
édition du 26 novembre 2023

La COP 28 va s’ouvrir, les travaux préparatoires confirment la diversité des trajectoires nationales de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de transition écologique. L’Europe et la France ont pris des engagements ambitieux, parmi les plus ambitieux de la planète. Ils consistent, en ligne avec l’accord de Paris et celui de Kunming-Montréal, à atteindre la neutralité carbone et restaurer la biodiversité en 2050 sans peser davantage sur les ressources du reste du monde, à faire notre part pour préserver les conditions d’habitabilité de notre planète.

Les scientifiques, ainsi que le Haut Conseil pour le Climat, indiquent que nous ne sommes pas sur une trajectoire d’émissions compatible avec ces engagements. Il est indispensable d’accélérer encore les investissements de transition, déjà considérables, faits par les pouvoirs publics, les Français et nos entreprises pour réduire nos émissions, changer d’énergie et investir rapidement dans un modèle de production et consommation décarboné, nous adapter, former les acteurs[1]. Nous devons aussi intégrer les efforts d’adaptation au changement climatique et de régénération de la nature à celui de la réduction de nos émissions.

Nous avons déjà prouvé ensemble l’an dernier qu’une sobriété est possible. Le plan collectif de l’hiver 2022 a permis d’économiser 12 % de gaz et d’électricité combinés. Nous devons maintenant investir davantage pour renforcer et inscrire ces économies d’énergie dans la durée.

Nous pensons possible de construire ensemble une nouvelle prospérité compatible avec les limites de notre planète ; nous proposons de la fonder sur des innovations et des investissements qui développent la circularité, cette sobriété structurelle et une nouvelle relation au vivant. Nous croyons qu’elle sera créatrice d’emplois, riche de sens, source de santé et de mieux-vivre.

C’est pourquoi nous lançons cet appel commun.

Cette transformation se fera avec tous : acteurs économiques – nous avons des solutions et une capacité d’innovation, d’entraînement, de financement et d’actions collectives ; pouvoirs publics, car la transition exige un accompagnement par des cadres et dispositifs clairs et une équité de l’effort ; citoyens et habitants, consommateurs, élus, dirigeants, collaborateurs ou actionnaires, qui pouvons tous choisir de jouer un rôle actif et d’adopter les nouveaux modes de vie proposés.

Nous appelons à avancer tous concrètement sur deux priorités.

La première est de réallouer chacun nos dépenses et notre temps, réinventer et réinvestir dans nos outils de production, de distribution et de services, nos logements, nos transports, nos modes de consommation pour décarboner, limiter les déchets, recycler, régénérer la nature. Une économie de long terme en énergie, en matériaux, en sols est indispensable pour réduire les pressions sur la planète et nos vulnérabilités. Nous croyons possible de combiner accroissement du bien-être et allègement de notre empreinte matérielle. Nous devrions mieux vivre, dans une nouvelle prospérité économique, si nous décidons ensemble de consommer autrement : une alimentation et un environnement meilleurs pour notre santé, des logements confortables et des services accessibles.

L’autre priorité est de réinventer ensemble notre modèle de société : nos entreprises s’activent et investissent pour renforcer nos impacts positifs et limiter nos impacts négatifs. Au-delà, des règles de vie collective sont nécessaires pour gérer durablement et équitablement la rareté des ressources, accompagner les plus vulnérables dans cette transformation qui les protégera et renforcer notre résilience pour anticiper les crises de toute nature. Pour que les Français adhèrent à cette dynamique de transformation, il est aussi nécessaire qu’elle soit perçue comme conduisant à plus d’équité.

L’adhésion de la majorité à cette transformation est une condition de son succès. Nous y adhérons nous-mêmes. Nous sommes convaincus qu’elle constitue une voie réaliste de prospérité, de santé et de mieux-vivre. L’enjeu en vaut la peine : il y a urgence, et il y a besoin de tous et de toutes les solutions, pour relever un défi inédit dans l’histoire de l’humanité. Nous sommes mobilisés et à votre écoute, montrons ensemble que c’est possible.

[1] Étape 2030 de la Transition Écologique, EpE, décembre 2023.

Tribune signée par 60 présidents de grandes entreprises françaises

Patrick André (Vesuvius Plc), Raphaël de Andréis (Havas), Boutaina Araki (Clear Channel France), Jacques Aschenbroich (Orange), Fabrice Barthélemy (Tarkett), Laurent Bataille (Schneider Electric), Valérie Baudson (Amundi), Benoit Bazin (Saint-Gobain), Thierry Blandinières (InVivo), Jean-Laurent Bonnafé (BNP Paribas), Estelle Brachlianoff (Veolia), Philippe Brassac (Crédit agricole), Thomas Buberl (Axa), Cédric Charpentier (Diot-Siaci), François Clément-Grandcourt (Bic Briquets), David Cruickshank (ERM France), Alessandro Dazza (Imerys), Dominique D’Hinnin (Eutelsat), Fabrice Domange (Marsh France), Aiman Ezzat (Capgemini), Jean-Pierre Farandou (SNCF), Laurent Favre (Plastic Omnium), Antoine Flamarion (Tikehau Capital), Thierry Garnier (Kingfisher), Jean-Louis Girodolle (Lazard Frères), Jacques Gounon (Getlink), Paul Hudson (Sanofi), Xavier Huillard (Vinci), Pascal Imbert (Wavestone), Ilham Kadri (Solvay), Patrick Koller (Forvia), Thierry Le Hénaff (Arkema), Patrice Lucas (Verallia), Catherine MacGregor (Engie), Philippe Maillard (Apave), Florent Menegaux (Michelin), Alexandre Mérieux (Biomérieux), Gianmarco Monsellato (Deloitte), Nicolas Namias (BPCE), Jean-Marc Ollagnier (Accenture), Christophe Périllat (Valeo), Sébastien Petithuguenin (Paprec), François Petry (Holcim), Arnaud Pieton (Technip Energies), Bruno Pillon (Heidelberg Materials France), Patrick Pouyanné (TotalEnergies), Luc Rémont (EDF), Thomas Reynaud (Groupe iliad), Anne Rigail (Air France), Pascal Roché (Ramsay Santé), Augustin de Romanet (Groupe ADP), Alain Roumilhac (ManpowerGroup France), Rodolphe Saadé (CMA CGM), Arthur Sadoun (Publicis Groupe), Jan Schouwenaar (Primagaz), Maxime Séché (Séché Environnement), Jean-Dominique Senard (Renault Group), Guillaume Texier (Rexel), Arnaud Vaissié (International SOS).

METTONS L’ENVIRONNEMENT AU CŒUR DE LA REPRISE ÉCONOMIQUE

Tribune parue dans Le Monde,
édition du 5 mai 2020

À l’initiative de Jean-Laurent Bonnafé, Administrateur Directeur général de BNP Paribas et Président d’EpE, plus de quatre-vingt-dix dirigeants d’entreprises françaises et internationales appellent à une mobilisation collective pour faire de la relance économique un accélérateur de la transition écologique.

Au cours des dernières semaines, des moyens d’ampleur inédite ont été mobilisés pour faire face à la crise sans précédent déclenchée par le Covid-19. En plus des impacts sanitaires, les conséquences sociales et économiques sont désormais tangibles pour tous les Français. Il s’agit aujourd’hui d’en limiter les effets, notamment par la mobilisation de moyens financiers pour assurer la capacité des entreprises de notre pays à rebondir de façon inclusive et résiliente. Nous saluons les décisions rapides et massives prises par le gouvernement français et la solidarité du monde économique.

Cette épreuve intervient à un moment où la transformation de notre économie s’engageait en réponse aux enjeux du dérèglement climatique et de la perte de la biodiversité, pour prévenir d’autres crises majeures annoncées par la communauté scientifique. Nous gardons nos ambitions collectives en matière de transition écologique, et réaffirmons les engagements pris depuis plusieurs années, la continuité de cet effort est une condition de sa réussite.

Pour cela, une large part des moyens financiers qui seront prochainement mobilisés pour la relance économique aurait tout intérêt à l’être dans les directions qui avaient été précédemment identifiées pour accompagner la transition écologique[1], avec un souci encore plus affirmé de la justice sociale.

Nous croyons qu’il est aujourd’hui possible de faire de ces moyens financiers un accélérateur d’une relance verte et inclusive. Les plans de relance à venir constituent autant d’opportunités pour que les investissements nécessaires confortent les trajectoires de transformation.

La première opportunité repose sur un soutien renforcé sur le court et moyen terme aux secteurs qui permettent de mobiliser des emplois nombreux et contribuent à la préservation de l’environnement, avec au premier chef :

  • la rénovation énergétique des logements et bâtiments, tertiaires publics et privés,
  • le développement des mobilités décarbonées, des véhicules électriques, des infrastructures de mobilités douces et des transports en commun,
  • l’expansion et le stockage des énergies renouvelables et décarbonées, électriques ou chaleur.

Dans ces secteurs, tout effort financier public est un puissant levier pour l’investissement privé, ce qui en fait les meilleurs candidats pour une relance précoce.

Tous les secteurs progressent sur leur trajectoire de décarbonation. La seconde opportunité consiste à rendre nos outils industriels en Europe plus résilients, les décarboner et réduire notre empreinte carbone, la crise ayant aussi révélé la vulnérabilité des chaînes de valeur mondialisées. Le développement d’une économie plus circulaire et celui d’une alimentation plus durable et plus locale, qui sont l’objet d’une forte demande de nos concitoyens, participent à cette seconde opportunité.

La troisième opportunité, qui produira des effets massifs à moyen et long terme, consiste à démultiplier les efforts de recherche, d’innovation, de démonstrateurs industriels et d’industrialisation de solutions d’avenir : parmi beaucoup d’autres, la bioéconomie et l’hydrogène et leurs usages pour les transports terrestres et aérien, la réutilisation de gaz carbonique sont déjà bien identifiés pour être encouragés.

Les bénéfices de ces investissements verts amélioreront la qualité de l’air, la santé des habitants et la qualité de vie dans les villes. Réussir ce plan d’urgence nous donnera aussi une forte légitimité pour tirer pleinement parti du prochain Pacte Vert européen.

Au-delà du court terme, le traitement de la crise doit se prolonger par une mobilisation de l’intelligence collective sur le monde d’après cette pandémie, avec des transformations plus profondes à envisager dans nos façons de produire et nos modèles d’affaires, des changements de comportements de consommation et de modes de vie, un rapport à la nature à revoir. Nous engageons déjà cette réflexion pour que la reprise économique se fasse sur des trajectoires durables et résilientes.

En nous mobilisant collectivement, nous pourrons préserver la santé de nos concitoyens et relancer nos outils de travail ; nous saurons accomplir les transformations nécessaires pour assurer à nos enfants une planète vivable et une prospérité humaine, économique et sociale. Faisons des épreuves actuelles que nous affrontons ensemble une opportunité pour tous, mettons l’environnement au cœur du rebond collectif.

[1] Voir en particulier la SNBC et l’étude ZEN 2050, Imaginer et construire une France neutre en carbone en 2050, 2019.

SIGNATAIRES

Patrick André, Vesuvius ; Bernard Arnault, LVMH ; Jacques Aschenbroich, Valeo ; Patrick Berard, Rexel ; Laurent Beuselinck, ERM-France ; Thierry Blandinières, InVivo ; Thierry Boisnon, Nokia-France ; Sophie Boissard, Korian ; Yannick Bolloré, Vivendi ; Jean-Laurent Bonnafé, BNP Paribas ; Christel Bories, Eramet ; François Brottes, RTE ; Thomas Buberl, AXA ; Laurent Burelle, Président de l’Afep ; Patrice Caine, Thales ; Bertrand Camus, Suez ; Heiko Carrie, Bosch-France ; Guillaume Charlin, BCG-France ; Jean-Marc Chéry, STMicroelectronics ; Jean-Pierre Clamadieu, Engie ; Benoît Coquart, Legrand ; Anne-Marie Couderc, Groupe Air France-KLM ; Christophe Cuvillier, Unibail-Rodamco-Westfield ; Philippe Darmayan, ArcelorMittal-France ; Pierre-André de Chalendar, Compagnie de Saint-Gobain ; Thierry de la Tour d’Artaise, Groupe SEB ; Augustin de Romanet, Groupe ADP ; Michel de Rosen, Faurecia ; Fabrice Domange, Marsh SA ; Pierre Donnersberg, Siaci Saint-Honoré ; Bertrand Dumazy, Edenred ; Emmanuel Faber, Danone ; Jean-Pierre Farandou, SNCF ; Guillaume Faury, Airbus ; Laurent Favre, Compagnie Plastic Omnium ; Antoine Flamarion, Tikehau Capital ; Antoine Frérot, Veolia ; Didier Gauthier, Chimirec ; Jean-Marc Germain, Constellium ; Jacques Gounon, Getlink ; Jean-Laurent Granier, Generali France ; Christopher Guérin, Nexans ; Catherine Guillouard, RATP ; Edouard Guinotte, Vallourec ; Paul Hermelin, Capgemini ; Thierry Herning, BASF-France ; Paul Hudson, Sanofi ; Xavier Huillard, Vinci ; Sylvie Jéhanno, Dalkia ; Ilham Kadri, Solvay ; Denis Kessler, SCOR ; Christophe Kullmann, Covivio ; Marianne Laigneau, Enedis ; Matthieu Lassalle, Primagaz ; Olivier Laureau, Servier ; Gilles Lecaillon, Ecocean ; Dominique Lefebvre, Crédit Agricole ; Jean-Yves Le Gall, CNES ; Thierry Le Hénaff, Arkema ; Jean-Bernard Lévy, EDF ; Eric Lombard, Caisse des Dépôts ; Pierre Magnes, Firmus France ; Nicolas Makowski-Kesic, Hudi ; Thierry Martel, Groupama ; Xavier Martiré, Elis ; Florent Menegaux, Michelin ; Didier Michaud-Daniel, Bureau Veritas ; Laurent Mignon, BPCE ; Dominique Mockly, Teréga ; Virginie Morgon, Eurazeo ; Frédéric Oudéa, Société Générale ; Bruno Pavlovsky, Chanel ; Jérôme Pécresse, GE France ; Yves Perrier, Amundi ; Jean-Luc Petithuguenin, Paprec ; Nicolas Petrovic, Siemens-France ; François Petry, LafargeHolcim France ; Robert Peugeot, FFP ; Olivier Peyret, Schlumberger SA ; Bruno Pillon, HeidelbergCement France ; François-Henri Pinault, Kering ; Benoît Potier, Air Liquide ; Henri Poupart-Lafarge, Alstom ; Patrick Pouyanné, Total ; Jean-Philippe Puig, Groupe Avril ; Benoît Rabilloud, Bayer-France ; Sami Rahal, Deloitte France ; François Riahi, Natixis ; Alexandre Ricard, Pernod-Ricard ; Stéphane Richard, Orange ; Bris Rocher, Groupe Rocher ; Geoffroy Roux de Bézieux, Président du Medef ; Romain Salza, ACQUA.eco/BioMicrobics France ; Frédéric Sanchez, Fives ; Joël Séché, Séché-Environnement ; Jean-Dominique Senard, Renault ; Guy Sidos, Vicat ; Nicolas Tiliacos, Prodibio ; Jean-Pascal Tricoire, Schneider Electric ; Philippe Varin, Orano, Président de France-Industrie (…)