Depuis une vingtaine d’années, la surveillance biologique des expositions (SBE) à des substances chimiques (métaux, solvants, pesticides,…) présentes dans l’environnement de travail est reconnue en France comme l’une des méthodes de gestion du risque chimique, complémentaire, notamment, des mesures de protection collectives et individuelles préconisées par l’entreprise. Cette SBE peut être définie comme « l’identification et la mesure des substances de l’environnement de travail, de leurs métabolites ou des effets biologiques précoces qu’elles induisent, dans les tissus, les excreta, les sécrétions ou l’air expiré des personnels exposés, pour évaluer l’exposition et les risques pour la santé, en comparant les valeurs mesurées à des références appropriées « . Elle relève toujours d’une approche médicale.

Parallèlement s’est développée une surveillance biologique de l’environnement définie, en 2002, par Garrec et Van Haluwyn, comme suit : « L’utilisation des réponses à tous les niveaux d’organisation biologique (moléculaire, biochimique, cellulaire, physiologique, tissulaire, morphologique et écologique) d’un organisme ou d’un ensemble d’organismes pour prévoir et / ou révéler une altération de l’environnement et pour en suivre l’évolution ».

Il a semblé intéressant aux entreprises membres d’EpE, et participant à sa Commission Environnement et Santé, de partager leurs expériences et leurs pratiques de ces sujets encore novateurs et de publier un document traitant de ces deux approches en y incluant la SBE des riverains des sites industriels.

Ainsi, cette brochure est issue des échanges qui ont eu lieu entre 2007 et 2009 ; les travaux ont fait appel aux compétences des membres mais aussi à des expertises externes. Le document final a pour vocation de faire partager les meilleures pratiques des membres en matière de SBE, qu’elles concernent la SBE professionnelle ou qu’elles s’appliquent aux riverains ou à l’environnement. Si les thématiques relèvent en effet de champs différents, notamment dans le domaine réglementaire, le groupe de travail a estimé que les démarches volontaires dans ces domaines relèvent d’une même conception de la précaution dans l’entreprise et peuvent être enrichies par ce rapprochement.